Le XVIIIe siècle : entre ombres et lumières

Jusqu’au XVIIIe siècle, les Africains ont résisté à la colonisation malgré les moyens traditionnels de combat qu’ils opposaient à la puissance des armes à feu des colonisateurs.

Le XVIIIe siècle est resté dans les mémoires comme le siècle des Lumières : Kant, Voltaire, Diderot… ont posé les bases d’une nouvelle approche de la pensée qui consacre la notion d’individu doué de raison et de libre arbitre.

Ces idées se répandront dans toute l’Europe et formeront le socle de pensée qui va permettre l’éclosion et la diffusion de toutes les connaissances positives des XIXe et XXe siècles. Elles donneront naissance à une approche qui domine encore la pensée aujourd’hui, le rationalisme, ainsi que les idées de progrès et d’individu.

Le XVIIIe siècle est aussi un siècle de mutations économiques, scientifiques et politiques majeures : bourgeoisie triomphante, forte accumulation et concentration de capitaux, invention de machines qui remplaceront peu à peu le travail de l’homme (machine à vapeur), naissance d’une agriculture moderne qui permet d’augmenter les rendements, généralisation de la culture de la pomme de terre qui permet d’enrayer les famines, remise en cause des tutelles monarchiques et premiers combats pour l’indépendance : par exemple États-Unis d’Amérique en 1776, Haïti en 1804.

Le XVIIIe siècle, c’est aussi le siècle de la généralisation et de l’intensification de la traite. Au total, 12 à 15 millions d’Africains transitent dans les cales des navires négriers pour alimenter en main-d’œuvre les plantations de canne à sucre, coton, indigo, tabac, café… qui se sont généralisées et intensifiées dans les colonies. Un commerce triangulaire se met en place entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique, sans oublier qu’une traite s’organise vers le Moyen-Orient depuis le VIIe siècle. Le mercantilisme est à la base de ce système économique établi conjointement par les États, les marchands et les colons. Au point d’avoir donné à cette première colonisation, son qualificatif de « mercantiliste ».