L’alibi des conquêtes coloniales

La colonisation est un phénomène d’expansion de certaines sociétés qui ne la justifient pas de la même manière.

En France :

À la fin du XIXe siècle, il y a trois raisons essentielles qui justifient de relancer la colonisation et de l’étendre aux continents africain, océanien et asiatique :

  • la première est économique : il s’agit de trouver des matières premières et de nouveaux débouchés pour les produits manufacturés français ;
  • la seconde est stratégique : les pays colonisés peuvent servir de bases militaires et renforcer sa présence maritime ;
  • la troisième est idéologique : la France, comme certains pays européens, considère qu’ils ont une mission civilisatrice à remplir auprès des pays colonisés.

« Victor Hugo, victime des idéaux colonialistes de son époque, s’écria le 18 mai 1879, à l’occasion d’un banquet commémorant l’abolition de l’esclavage, entouré de Victor Schœlcher – l’auteur du décret de 1848 : « Allez, Peuples ! Emparez-vous de cette terre. Prenez-la. À qui ? À personne. Prenez cette terre à Dieu. Dieu donne la terre aux hommes. Dieu donne l’Afrique à l’Europe. Prenez-la… […] au dix-neuvième siècle, le Blanc a fait du Noir un homme ; au vingtième siècle, l’Europe fera de l’Afrique un monde ». Mes Etoiles Noires, Lilian Thuram, p.129.

Cette dernière raison servira d’alibi à la colonisation jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale.